Par Pierre Rouxel, Grénoc (Cégep de Sept-Îles) et Imaginaire du Nord (UQAM)
La transmission de la connaissance patrimoniale passe par l’écriture. (RH, 3, 1985 : 1)1
[…] inspirer des études sérieuses, fruit de patientes et longues recherches,
pour retrouver la vie et les mœurs d’une époque révolue,
s’attachant à la réalité historique. (Mgr RB, 7, 1987, p. 5)
[…] que cette revue vive très longtemps. (RH, 1, 1984 : 1)
[…] que cette initiative se poursuive dans le temps […]
une longue vie et un franc succès […]. (Marc-André Leclerc, Archiviste régional, 2, 1984 : 3)
Entre 1984 et 2009, 25 années de labeur et de fidélité, malgré les inévitables difficultés, malgré les moments de fatigue compréhensibles. Pour DURER! Car tel est bien le défi le plus grand pour toute revue qui naît : DURER! La REVUE D’HISTOIRE DE LA CÔTE-NORD et les deux Sociétés d’histoire qui la soutiennent depuis les débuts, la Société historique de la Côte-Nord de Baie-Comeau et la Société historique du Golfe de Sept-Îles, peuvent dire avec fierté : « mission accomplie! » Quelques chiffres éloquents en témoignent : avec le présent no 47/48, 40 parutions, près de 2000 pages de textes (à raison d’une moyenne générale de 45 à 50 p. par no), plus de 400 articles écrits par plus de 150 collaborateurs 2 ! Oui! Assurément! Il y a là motif à fierté, motif à célébrer!
Raphaël Hovington y croyait dès les débuts : « L’intérêt du public, jumelé à la passion des auteurs et des chercheurs, à leur goût de l’aventure, nous autorise à croire que la revue est destinée à une longue carrière. » (3, 1985 : 1) Et Pierre Frenette aura raison de dire en 2004, après
20 années : « initiative qui s’inscrit dans le développement durable ». (37/38, 2004 : 4) Certes, il y eut parfois, inévitablement, dans cette longue aventure soutenue d’abord et avant tout par un bénévolat tenace, des passages plus difficiles, et il faut savoir gré à la Revue de le reconnaître à l’occasion. En 1989, Louise Baron évoquera un certain essoufflement (irrégularité dans les parutions, fin des abonnements, appel au bénévolat, difficulté à se réunir, etc.) (11, 1989 : 4). En 1991, La Rédaction évoque la compréhensible impatience qui accompagne chaque parution, surtout si celle-ci accuse un certain retard. D’où les excuses, parfois, des responsables. D’où aussi les appels pressants et répétés à la relève, à de nouveaux collaborateurs. Mais heureusement, de nouveaux manuscrits sont
« périodiquement proposés ». (RB, 19, 1994 : 4 et 20, 1995 : 4) C’est alors l’occasion bien justifiée de rappeler aux fidèles lecteurs la lourdeur des tâches à accomplir. Tâches, est-il bon de le rappeler, qui sont encore sensiblement les mêmes après 25 ans.
« La parution d’un nouveau numéro de la Revue d’histoire est toujours toute une aventure. En effet, les étapes et les tâches sont nombreuses depuis la recherche d’articles et de collaborateurs, la correction des textes et des épreuves, la mise en page, le choix des photographies, la quête des commanditaires, etc., ce qu’on n’imagine souvent pas une fois la livraison du produit fini. » (La Rédaction, 15, 1991 : 4)
La Revue d’histoire de la Côte-Nord est-elle vraiment ce qu’on semble vouloir s’obstiner à prétendre : une « expérience probablement unique dans les annales régionales » (PF, 2, 1984, p. 4)? un « périodique unique » (PF, 37/38, 2004 : 4)? avec un « statut d’aînée de toutes les revues nord-côtières » (PF, 41/42, 2006 : 4)? avec son « titre d’aînesse » (DS, 45/46, 2008 : 5)? C’est pourtant la Société historique de la Côte-Nord qui a publié entre mai 1971 et septembre 1977 quatre Cahiers d’histoire. Certes, ce fut une première expérience qui, elle, n’a pas duré! Mais quelle belle expérience tout de même que cette première aventure, et de haute tenue, tant par la consistance des contenus que par la qualité de l’édition 4!
Quatre Cahiers, c’est peu diront certains! Surtout qu’un long silence sépare les trois premiers (mai 1971; décembre 1971; mai 1972) du dernier qui ne paraît que cinq ans plus tard (en septembre 1977). Et pourtant, c’était déjà toute une réussite! Car cette première revue d’histoire était une pionnière qui ouvrait la voie aux études historiques plus structurées et organisées dans la région, études perçues de plus en plus comme nécessaires. Et elle le faisait de façon magistrale étant donné sa prestance, soutenue par la qualité de l’édition et la richesse du contenu. Le projet éditorial était clair et enthousiaste. Il reconnaissait d’abord le travail déjà réalisé depuis les débuts, en 1947, par les fondateurs : entre autres, écrits divers dans les journaux régionaux, publications de plaquettes, de livres et d’un Catalogue récapitulant le tout en 1970. Ce que rappelle Gérard Lefrançois en soulignant les 25 ans de la Société historique de la Côte-Nord 5. (Cahier no 3, mai 1972 : 3-5)
Il n’est pas surprenant de constater qu’alors, en 1971, les objectifs étaient sensiblement les mêmes qu’ils seront en 1984 : se faire connaître et faire connaître l’histoire régionale, donner le goût de la « petite patrie », rayonner, créer des liens, participer à la prospérité de la région, rejoindre un vaste public, et intéresser amateurs, chercheurs, nouveaux arrivants, touristes et étudiants. Trois articles surtout, plus consistants, retiennent l’attention du lecteur d’aujourd’hui : celui d’Édouard Déry dans le no 1, « La Côte-Nord en 1871 »; les « Mémoires » du capitaine Jourdain qui paraissent en trois tranches dans les nos 1, 2 et 3; et le no 4 entièrement consacré à l’œuvre du père Gallant (eudiste) sur la Côte-Nord. Trois textes dont le potentiel pédagogique et didactique est remarquable. Trois textes par lesquels on pourrait passer pour amorcer, par le biais de l’écriture, des études régionales, des ÉTUDES NORD-CÔTIÈRES. Il faut donc le redire :
« […] les Cahiers d’histoire sont une réussite remarquable tant au plan du contenu que de la forme qui l’une et l’autre attestent de l’enthousiasme et de la compétence de tous ces pionniers qui fondèrent la première société d’histoire et écrivirent la première revue exclusivement consacrée à l’histoire régionale 6. »
Aucun doute possible par conséquent, ne serait-ce que d’un strict point de vue historique, la première revue d’histoire de la Côte-Nord, ce sont bien les Cahiers d’histoire. Et c’est Léger Desrochers, un des premiers présidents de la Société historique du Golfe, qui a raison quand il écrit dans le premier numéro de la Revue de 1984 : « La Société historique de la Côte-Nord avait déjà à son crédit son Cahier d’histoire, dont le premier numéro paru en mai 1971, a reçu un accueil très favorable. La présente revue se veut une continuation de ces Cahiers. » (1, 1984 : 2)
C’est en 1983 que deux historiens et professeurs d’histoire de la région, Pierre Frenette et Gaston Saint-Hilaire, lançaient le projet. Au printemps de 1984 sortait le premier numéro. (RB, 20, 1995 : 4)
Fernand Lévesque du Ministère des Affaires culturelles prétend que c’est la Société historique de la Côte-Nord qui aurait eu l’initiative du projet de revue régionale. (1, 1984 : 3) Mais c’est Louise Bellemare Martin dans « Une rencontre… une naissance » (2, 1984 : 5-6) qui rappelle de façon plus précise les circonstances qui ont présidé à la naissance de la Revue d’histoire de la Côte-Nord. Depuis déjà un certain temps, chaque société rêvait de publier une revue. Et voilà que Pierre Frenette et Gaston Saint-Hilaire se rencontrent en mai 1983, à Montréal, à une réunion de professeurs d’histoire. À la faveur des discussions, l’idée revient sur le tapis et ils envisagent tout de suite une publication assumée alternativement par chacune des deux sociétés historiques de la Côte. Une rencontre de travail a lieu à Sept-Îles en juin 1983 7. L’idée séduit d’emblée les membres de la Société historique du Golfe. Le projet est désormais lancé.
Une entente est élaborée et signée par les deux parties : une entente en 11 points, reprise dans la Revue, qui précise entre autres les modes de parution, de fonctionnement et les responsabilités. (2, 1984 : 5-6) L’article se termine sur une note enthousiaste. Le premier numéro est paru! Le défi est donc relevé! Reste à « améliorer la qualité d’une revue si bien lancée ». Et un appel est lancé aux autres sociétés historiques de la Côte-Nord, invitées à participer à l’aventure.
« Puisse donc cette revue ressembler à un gigantesque filet de pêche largement déployé sur tout le territoire nord-côtier, dans lequel seront recueillis les souvenirs dispersés d’un passé souvent oublié, dont la récolte riche et exquise sera distribuée à la grandeur de la Côte-Nord. » (LBM, 2, 1984 : 6)
Les cinq premiers numéros surtout reprécisent à maintes reprises une série d’objectifs qui restent encore aujourd’hui pertinents. Rappelons un certain nombre de mots-clés sans cesse reformulés par les animateurs de la première heure. Certains ont une visée didactique et pédagogique évidente : faire connaître, informer, diffuser, instruire, animer, réveiller et stimuler des intérêts cachés… D’autres ont une portée plus large, qui visent à mettre en valeur une région et son identité (un objectif souvent rappelé!), en faisant découvrir l’héritage et le patrimoine nord-côtier et, à travers eux, une pensée régionale significative et nouvelle.
La région Côte-Nord voit dans la publication de la Revue, une façon de s’affirmer et de donner une voix à un pays de naissance ou d’adoption qui veut prendre conscience de sa différence et de son caractère propre. (Mgr RB, 1, 1984 : 2) Enfin, il s’agit en même temps de créer des liens, de créer des ponts. Bref, de rassembler. Rassembler le présent au passé certes, mais aussi rassembler des chercheurs, des auteurs, des collectionneurs. Et en s’ouvrant aux autres, resserrer davantage « les liens d’amitié et de fraternité entre tous les Nord-Côtiers ». (LD, 1, 1984 : 2) Ce qui fera dire à Raphaël Hovington dans le no 3, dans l’enthousiasme et la fierté, que le projet illustre un « esprit de dépassement » qui caractérise la région Côte-Nord. Constatant l’intérêt du public et des chercheurs, il conclut avec un certain triomphalisme : « Le rêve d’une poignée de partisans de l’histoire est devenu le rêve de la majorité. » (3, 1985 : 1) Dans le numéro 5, Pierre Cousineau verra dans chaque nouvelle parution « un itinéraire dans le temps et dans l’espace » qui confirme la richesse du passé de la Côte-Nord. (5, 1986 : 2)
L’année suivante, en 1987, Mgr Bélanger, soulignant les quarante ans de La Société historique de la Côte-Nord, redit cette fierté de dire le passé de la terre que dieu donna à Caïn, occasion de prendre conscience d’une identité régionale de plus en plus consciente d’elle-même, de mettre en communication avec lui-même un vaste territoire et de créer des liens entre «les esprits et la culture ». Il souhaite alors que la démarche inspire « des études sérieuses, fruit de patientes et longues recherches ».
(7, 1987 : 5-7) En mai 1994, Réjean Beaudin rappelle « le mandat initial de révéler au public notre passé régional » qui permet à la région d’affirmer son identité, « un privilège qui n’est pas réservé à une élite ». (19, 1994 : 4) Et, en mai 1995, il souligne de façon particulière la parution du 20e numéro.
Le fait de voir collaborer les deux sociétés historiques était-il perçu comme un défi? Certaines remarques le laissent entendre. Léger Desrochers éprouve en tout cas le besoin de remercier la Société de Baie-Comeau d’inviter Sept-Îles à collaborer à une seule et même revue régionale. (1, 1984 : 2) De son côté, Pierre Frenette voit un défi stimulant dans le fait de faire travailler ensemble, dans le « respect mutuel » et « l’autonomie », les deux grands centres urbains de la Côte.
(2, 1984 : 4) On semble aussi, dans les débuts en tout cas, souhaiter une participation active des autres sociétés historiques de la Côte – qui pourraient même publier leur propre numéro. (LBM, 2, 1984 : 6)8 Est par ailleurs annoncée, par des fonctionnaires gouvernementaux, la collaboration des services à caractère culturel. (Fernand Lévesque, 1, 1984 : 3 et Marc-André Leclerc, 2, 1984 : 3)
Soulignons enfin que les concepteurs de la revue manifestent parfois un souci évident de la réception, un souci des lecteurs. On souhaite que l’écriture de la Revue soit « simple, variée et vivante », un style proche de l’écriture journalistique pour conserver « son caractère populaire ». (RH, 1, 1984 : 1 et 3, 1985 : 1) Plus récemment, un éditorial rappelle que la diffusion de l’histoire nord-côtière doit rester « accessible à tous ». (DS, 45/46, 2008 : 5)
Le concept englobant qui est de façon récurrente mis de l’avant est celui, logique dans les circonstances, d’histoire régionale qu’on appelle parfois aussi la « petite histoire ». Mais qu’est-ce à dire de façon plus précise? Quelques mots-clés encore une fois se révèlent éclairants : archéologie, généalogie (histoire des familles), ethnologie, toponymie, études des manières de vivre, histoire des communautés, rôle fondateur des pionniers… D’une autre manière, on pourrait tenter de cerner les grandes lignes directrices qui traversent les 25 ans de la Revue : histoire événementielle, histoire sociale, histoire religieuse, histoire économique, histoire du peuplement, histoire maritime, histoire culturelle, histoire de la médecine et des soins de santé, histoire de l’éducation, histoire de l’aviation…
Pour se faire une idée plus « détaillée » des contenus de notre revue, on aurait tout intérêt à consulter les Index qui tracent un portrait tout « en croisements » des thématiques principales et secondaires des quelque quatre cents articles publiés depuis 1984. Le premier qui paraît, préparé par Baie-Comeau, dans le numéro 20 en 1995 (I-IV, entre les p. 20 et 21). Celui préparé aux Archives nationales de Sept-Îles 10 compte plus de 600 entrées. Un autre tenu à jour fidèlement depuis plusieurs années déjà par un passionné d’histoire patrimoniale, Monsieur Denis Beaulieu de Sherbrooke, traite la matière à travers quatre grandes rubriques : 1. Index par auteur, 2. Index par sujet, 3. Index par municipalité, 4. Index par numéro. Pour avoir une idée du contenu, l’Index par sujet s’avère le plus pertinent : il propose plus de 150 entrées 11.
Dès les premiers numéros, se précise un souci de la gestion des contenus qui trace d’une certaine manière une certaine évolution dans le traitement des sujets aussi bien que dans les manières de procéder. Donnons quelques exemples qui nous semblent significatifs. Dès le no 3, on voit la nécessité de donner la parole aux pionniers pour rendre compte de façon plus vivante des manières de vivre d’autrefois. La formule de l’entrevue semble alors s’imposer. (RH, 3, 1985 : 1) Dans le numéro 19, on veut faire une place aux femmes, aux artistes et aux scientifiques.
« D’abord, nous vous proposons une nouveauté. Des femmes qui ont joué un rôle important dans la région, émergent de l’oubli. Leurs consoeurs font la lumière sur l’apport de certaines d’entre elles au service de leur communauté : la sage-femme forcée par les circonstances à porter la coiffe de l’infirmière, la dame cultivée qui se sent appelée à enrichir la vie intellectuelle de son milieu, la philosophe qui a bouleversé les mentalités par son intelligence et son ouverture d’esprit tout en préservant un charme et une dignité toutes féminines. Dans un autre domaine, celui de l’art et des sciences, des personnages ont su observer notre région et reconnaître la richesse de notre patrimoine. » (RB, 19, 1994 : 4)
Une autre dimension mérite qu’on s’y arrête, qui dès le no 3 ouvre la voie à une préoccupation plus culturelle et qui concerne un volet qui va aller en s’affirmant : celui de la place à faire aux écrits concernant la Côte-Nord12. Raphaël Hovington affirme alors fort pertinemment : « La transmission de la connaissance patrimoniale passe par l’écriture.» Et il juge bon de lancer un appel.
« Nous lançons un appel aux autres écrivains car nous voulons démarrer une section de lecture. Il existe de nombreux ouvrages traitant de la Côte-Nord et il serait possible, voire souhaitable, de les condenser pour en favoriser l’accès au plus grand nombre de lecteurs. Beaucoup de ces ouvrages se retrouvent uniquement dans les rayons de bibliothèques spécialisées.» (3, 1985 : 1)
L’appel sera entendu et prendra au fil des ans divers visages. On commencera par exemple à rendre compte des publications de la Société historique de la Côte-Nord notamment, plutôt productive, mais aussi des ouvrages publiés par les membres des deux sociétés. À titre d’exemple, la parution de Sept-Îles d’hier à aujourd’hui / Des origines à 1950 de Fernande Porlier-Forbes13.
(4, 1985 : 17) Ou plus récemment, la réédition d’anciens textes difficilement accessibles (d’Alexandre Huot, de Puyjalon, ou du récollet Crespel 14). On soulignera l’importance de deux chantiers d’importance qui aboutiront chacun à deux publications majeures : la Bibliographie de la Côte-Nord de Gaston Saint-Hilaire 15 (PR, 14, 1991 : 6) et l’Histoire de la Côte-Nord dirigée par Pierre Frenette 16. (Stéphane Saint-Gelais, 26, 1998 : 22)
Par ailleurs, on exploitera de plus en plus souvent des documents écrits. Ceux-ci pourraient être un peu sommairement classés dans deux grands ensembles : d’une part, les documents d’archives et d’autre part, les écrits ayant une dimension plus élaborée qui traitent d’un sujet par le biais d’une perspective d’étude (les monographies par exemple) ou par le biais d’une certaine « reconstruction-fiction » (les ouvrages qu’on pourrait classer dans le domaine du littéraire). Dans la première catégorie, on exploitera par exemple des rapports officiels écrits par des fonctionnaires, des religieux ou des employés. Ceux de la Baie d’Hudson notamment. On citera à l’occasion des textes de chansons. On citera des extraits significatifs ou distrayants : de Placide Vigneau par exemple, à quelques reprises. Enfin, dans la deuxième catégorie, on étudiera plutôt la présence de la Côte dans sa dimension « représentation »17 à travers quelques grands textes du passé ou chez des auteurs plus près de nous qui, ayant voyagé sur la Côte ou s’y étant intéressés, ont laissé dans leurs écrits des « traces » parfois discutables, mais toujours intéressantes qui attestent dans tous les cas de la fascination exercée par la Côte à la fois sur les intelligences et sur les imaginations. Rémi Gilbert et Pierre Rouxel s’intéresseront à des textes de la période coloniale (Cartier, Joliette, Sagard, Bougainville…)18. Mais également à des auteurs plus proches de nous historiquement (Henry de Puyjalon, Joseph Schmitt, Louis Fréchette, Faucher Saint-Maurice, Gabrielle Roy, Louis Hémon…).
Enfin, l’historien Guy Côté, collectionneur nord-côtier par excellence d’écrits divers, à partir du no 35/36, en 2003, inaugure une « Chronique littéraire » qu’il a fidèlement tenue depuis et dont l’importance est soulignée tant à Sept-Îles qu’à Baie-Comeau. Steve Dubreuil souligne en 2005 : «Enfin, nous vous proposons une longue liste de nouveautés littéraires signées par des gens de la région, ou par des auteurs s’étant intéressés à ses ressources et à ses gens. » De quoi faire son choix de
« lectures estivales »! (39/40, 2005 : 4) Et Danielle Saucier, en 2008, souligne qu’il ne faut pas oublier « la superbe chronique littéraire qui nous donne envie de courir chez le libraire du coin et qui nous fait constater que la Côte-Nord influence des auteurs d’ici mais aussi d’ailleurs. » (45/46, 2008 : 5) Six rubriques ont déjà été publiées (la 7e est dans le présent no) qui rendent compte des nombreuses parutions d’ouvrages de natures diverses traitant de la Côte directement ou l’évoquant indirectement. Autant d’ouvrages qui continuent de confirmer l’attrait toujours exercé par la Côte chez ceux qui écrivent. La Côte qui se trouve ainsi à « rayonner autrement ». Dans ses six rubriques, Guy Côté a relevé plus de 150 ouvrages!
En 2006, il soulignait la naissance au Cégep de Sept-Îles du GRÉNOC, ou Groupe de recherche sur l’écriture nord-côtière, qui publie depuis l’automne 2006 (41/42, 2006 : 73), la revue Littoral. Littoral, la 3e des revues nord-côtières à s’intéresser à la culture au sens large19. Littoral, la 1re à s’intéresser désormais, d’abord et avant tout, à l’écriture nord-côtière.
« Pendant presque 20 ans de parution, les sociétés historiques de la Côte-Nord (Baie-Comeau) et du Golfe (Sept-Îles) ont mené tant bien que mal la barque de la Revue d’histoire, sur une base bénévole – faut-il le rappeler – au gré des changements d’équipages qui les composaient. » (SD, 35/36, 2003 : 5)
Les deux sociétés historiques ont publié vingt fois chacune. Entre 1985 et 2002, un numéro de façon alternée, sauf en 1994 et 1995 où la Société historique de la Côte-Nord publie, pour des raisons qui restent obscures, deux numéros de suite20. Sans doute parce que le numéro 20 est l’occasion de mettre en évidence le premier « Index » réalisé à Baie-Comeau. Le rédacteur écrit : « Nos lecteurs pourront ainsi facilement repérer un titre ou l’ensemble des textes d’un auteur.» (RB, 20, 1995 : 4)21 Le premier numéro double (55 p.) sera publié en 1997 par Baie-Comeau à l’occasion du 50e de la Société historique de la Côte-Nord, occasion tout indiquée pour publier un premier encart, un « Cahier spécial du cinquantenaire », (24/25, 1997, I-XVI, entre les p. 28 et 29).
Mais c’est en 2003 que la formule du double numéro devient la norme. Steve Dubreuil explique dans l’enthousiasme : « Pourquoi ne pas joindre nos forces et tenter l’expérience d’une traversée à deux? » Pour encore continuer à témoigner de l’histoire nord-côtière, « de ses terres accueillantes bordant le Saguenay à ses îles inhospitalières mais superbes du lointain détroit de Belle-Isle. » (35/36, 2003 : 5) La formule du double numéro se poursuit depuis avec toujours un mode de publication assumé en alternance par les deux sociétés historiques. Signalons qu’à l’occasion de ce nouveau mode de production, s’installe l’habitude de publier des dossiers : sur les Eudistes (35/36, 2003 : 21-26); sur la santé (39/40, 2005 : 26-39); sur les phares (41/42, 2006 : 37-56); sur « L’histoire au cœur de l’identité », (43/44, 2007 : 40-63); sur les 50 ans de l’enseignement supérieur sur la Côte (45/46, 2008 : 49-75); et dans le présent numéro, sur l’aviation (47/48, 2009).
Pendant 25 ans, les deux sociétés historiques de la Côte-Nord ont pu publier parce que la communauté a soutenu financièrement l’aventure. Soyons clair, sans le soutien de la communauté, point de revue! L’avons-nous suffisamment souligné? Étrangement, les éditoriaux, qui prennent peut-être pour acquis la collaboration financière du milieu, abordent rarement la question. Sauf peut-être en 1998 : «N’oublions pas le soutien grandissant du milieu. Les entreprises locales participent au financement […]. Elles nous permettent […] de publier cette revue en tant que partenaires.» (André Thibeault, 27, 1998 : 5) Mais aussi en 2008.
« Un merci spécial à tous les commanditaires de cette nouvelle Revue d’histoire qui, par leurs appuis financiers, permettent de perpétuer une publication unique et d’assurer ainsi une diffusion de l’histoire nord-côtière accessible à tous. » (DS, 45/46, 2008 : 5)
Les deux sociétés eurent-elles à affronter les mêmes problèmes de financement? Celui-ci fut-il plus facile à Baie-Comeau qu’à Sept-Îles? En ce qui concerne la Société historique du Golfe, je puis témoigner que nous avons traversé dans les années 80, durant la Crise du fer, une période extrêmement difficile où nous avons été pendant quelques numéros dans un mode « survie ». Il faut donc remercier plus particulièrement les petites entreprises qui nous ont permis de franchir une mauvaise passe en achetant des cartes d’affaires. Il faut remercier aussi ceux et celles qui, pendant cette période difficile, ont porté, à bout de bras souvent, la Société historique et la Revue : la présidente du moment, Fernande Porlier Forbes et son exécutif, et des personnes qui surent gérer les finances (Réal Rivard) où faire preuve d’une énergie remarquable pour aller chercher de nouveaux commanditaires (Gaétan Morissette; et plus tard, Roland-Guy Lévesque). Il convient donc qu’à l’occasion du 25e de la Revue, nous disions à tous les collaborateurs et à toutes les collaboratrices de la revue, et à tous les commanditaires, petits et grands, riches et moins riches, qui nous ont soutenus, notre reconnaissance.
Comment a-t-on reçu la Revue? Le premier numéro se vend très vite. Il plaît, on l’adopte et on doit le rééditer. (PF, 2, 1984 : 4)22 Le numéro 3 évoque plusieurs témoignages d’appréciation. (RH, 3, 1985 : 1) On tentera de distribuer la revue sur toute la Côte et des ventes par abonnements. Mais on devra très vite recentrer les énergies sur la publication. Puis, peu à peu, un fidèle lectorat se construit qui va assurer, lui aussi, à sa manière, la pérennité de la revue. Il faut donc aussi remercier tous les lecteurs pour leur fidélité.
Après quelques années, certains numéros s’épuisent et on devra, à quelques reprises, rééditer. (La rédaction, 17, 1992 : 4) Notamment pour permettre à ceux qui découvrent la publication d’avoir la collection complète. Par ailleurs, après les 20 premiers numéros, plusieurs trouveront plaisir à faire relier la collection. Voilà qui atteste que la revue est désormais bien installée dans les bibliothèques nord-côtières. Si le lectorat semble surtout être nord-côtier, il importe de souligner néanmoins que la revue est également appréciée par des publics plus spécialisés et qu’elle a pris sa place dans plusieurs bibliothèques scolaires et universitaires. Elle est donc devenue au fil des ans un outil de recherche de premier ordre quand on veut s’intéresser à la Côte-Nord. Et découvrir qu’ailleurs dans la province on construit année après année un Index analytique de la REVUE D’HISTOIRE DE LA CÔTE-NORD23 a quelque chose de réconfortant. Il faut souligner à nouveau ici la pertinence du travail de Denis Beaulieu dont l’Index s’avère un outil précieux qui permet rapidement de voyager dans la Revue et d’y travailler en trouvant les informations que l’on cherche.
Signalons enfin que, plus largement, la Revue d’histoire de la Côte-Nord a participé à sa manière à la vie culturelle du milieu nord-côtier. André Thibeault dira en 1998 : « Les activités et les projets se succèdent sans arrêt. » (27, 1998 : 5) Elle a animé, stimulé et orienté les travaux des deux sociétés historiques, elle leur a donné du sens, elle leur a permis de faire la preuve de leur sérieux et de rendre publics leurs travaux. Elle a créé des liens avec la communauté. Elle a permis d’annoncer des activités, de souligner des anniversaires (par exemple, le 150e de Havre-Saint-Pierre en 2007), de favoriser des collaborations. Elle a été lors de certains lancements des occasions de rassemblements. Elle a permis de se retrouver et de célébrer. Elle a donc, à sa façon, enrichi la vie nord-côtière.
Pour célébrer les 25 ans de la Revue d’histoire de la Côte-Nord, que dire enfin de l’histoire de notre région? À vous de choisir!
Faut-il emboucher la trompette épique et dire en alexandrins avec le Fréchette de la Légende d’un peuple?
« Ô notre Histoire! – écrin de perles ignorées! – / Je baise avec amour tes pages vénérées. / […] Drame ininterrompu, bulletins pittoresques, / De hauts faits surhumains récits chevaleresques, / Annales de géants, archives où l’on voit, / À chacun des feuillets qui tournent sous le doigt, / Resplendir d’un éclat sévère ou sympathique / Quelque nom de héros ou d’héroïne antique! / Où l’on voit s’embrasser et se donner la main / Les vaillants de la veille et ceux du lendemain24. »
« Comme au temps de Cicéron, l’histoire est toujours la maîtresse de nos pensées et de nos vies. Dans cette civilisation technique où nous sommes entrés, elle ouvre une fenêtre par où nous pouvons échapper à un monde souvent empreint d’ennui et de lourdeur. Elle apporte un fond de scène prestigieux à notre région engagée de plus en plus dans l’ère de la grande industrie. » (7, 1987, p. 7)
Si la grande HISTOIRE ouvre « une fenêtre » sur « un fond de scène prestigieux », c’est donc dire qu’on peut aussi la lire aujourd’hui comme un recueil « d’histoires». Mais oui! On a bien le droit de lire la Revue d’histoire de la Côte-Nord comme un recueil « d’histoires»! Pour se distraire! Pour le plaisir 25 !
Il faut donc lire et relire la Revue d’histoire de la Côte-Nord! Il faut y revenir sans cesse! Pour s’y distraire ou s’y instruire! Et quand, enfin, on comprendra l’urgence des Études régionales, des Études nord-côtières, on n’aura d’autre choix que de revenir à la Revue d’histoire de la Côte-Nord où l’on trouvera, grâce à des écritures pertinentes, du matériel pédagogique de qualité qui ne demande qu’à être exploité.
La Revue d’histoire de la Côte-Nord est donc née en 1984. Elle a été une jeune fille enthousiaste, elle est devenue adolescente dans une période de turbulence – à Sept-Îles surtout, dans les années 80. Elle est aujourd’hui une grande dame, forte, plus sûre d’elle-même, plus consistante, mieux soutenue par des compétences nouvelles qui lui donnent une solide posture. Elle est désormais bien installée dans le paysage culturel nord-côtier dont elle a beaucoup contribué à façonner l’identité. Et faut-il le préciser, la Revue d’histoire, qui est certes une revue régionale, ne met aucunement de l’avant une perspective étroitement « régionaliste », renfermée sur elle-même. Elle est, comme le dit un de ses fondateurs, Pierre Frenette, ouverte aux autres (2, 1984 : 4) Elle dit à tous ceux qui la lisent, comme Vigneault dans sa chanson :
La Revue d’histoire veut continuer à vivre encore longtemps.
Longue vie à la Revue d’histoire de la Côte-Nord !
1. Méthodologie : pour éviter la surcharge, les références, le plus souvent présentées dans le texte entre parenthèses, renverront au no de la revue, à la date de parution et à la page. Les références ne seront pas systématiquement précisées.
Abréviations utilisées pour des noms de personnes souvent citées : DS, Danielle Saucier; LD, Léger Desrochers; LBM, Louise Bellemare Martin; Mgr RB, Monseigneur René Bélanger; RB, Réjean Beaudin; RH, Raphaël Hovington; PF, Pierre Frenette; PR, Pierre Rouxel; SD, Steve Dubreuil.
2. La liste de tous les auteurs apparaît sur le site web de la Société historique du Golfe, à l’adresse www.microex.net/shgolfe.
3. Tiré d’un ouvrage en préparation de Pierre Frenette sur l’histoire de l’éducation supérieure sur la Côte-Nord, qui devrait paraître sous peu. Document dactylographié, p. 103.
4. Le temps est à la célébration et mon objectif n’est pas ici de susciter une polémique. Mais j’avoue ne pas comprendre la posture « elliptique » qui semble installée à Baie-Comeau en regard de cette première publication d’envergure régionale. Alors que c’est tout à l’honneur de la Société historique de la Côte-Nord d’avoir fait dans le domaine qui nous concerne ici, une véritable démarche de « pionnière ». Ce que dit fort justement Pierre Frenette dans le premier cahier double publié pour les 50 ans de ladite Société : « la pionnière des organismes voués à la préservation du patrimoine nord-côtier». (24/25, 1997, CAHIER SPÉCIAL, p. I) C’est donc elle et personne d’autre qui a publié la première revue d’histoire nord-côtière. Alors, pourquoi ne pas le dire davantage? Alors, pourquoi ne pas s’enorgueillir de cette première aventure? Qui ne porte aucunement ombrage à la seconde revue nord- côtière, la Revue d’histoire de la Côte-Nord que nous célébrons ici.
Enfin, pour nuancer et par souci d’objectivité et pour clore le débat, soulignons que dans le même CAHIER SPÉCIAL dudit numéro, un ancien président de la Société historique de la Côte-Nord, Édouard Lafond, évoque, dans sa rubrique « Publications », les Cahiers d’histoire à propos desquels il écrit : « À la réunion du 25 février 1969, il est jugé essentiel que la Société publie un périodique pour mieux se faire connaître. Un comité se met en branle en vue de la réalisation d’un tel projet, si bien que le 25 mai 1971 un premier numéro des Cahiers d’histoire est distribué aux membres. Le succès est tel qu’il a fallu une deuxième impression de
300 exemplaires. Par la suite, les 2e et 3e numéros furent tirés à 1200 exemplaires. » (24/25, 1997, CAHIER SPÉCIAL, p. XI)
5. Voir dans la revue Littoral, no 2, automne 2007, notre article, «Relecture des Cahiers d’histoire », p. 8. Dans les lignes qui suivent, nous rappellerons quelques grandes idées de cet article (p. 8-12).
6. Ibid., p. 11.
7. Si on se fie au procès-verbal du 1er septembre 1983 de la Société historique du Golfe, à l’item « Bilan des activités estivales », on apprend que Louise Martin, Jeannine Godeau et Gaston Saint-Hilaire rencontrent au moins à trois reprises Pierre Frenette de la Société historique de la Côte-Nord (les 11 juin, 29 juin et 16 août 1983) « dans le but d’en venir à une entente qui permettrait à la Société historique du Golfe et à la Société historique de la Côte-Nord de mettre sur le marché, dès cet automne, une revue d’histoire conjointe. » (p. 8) Le 6 juillet 1983 a lieu une réunion extraordinaire des membres de la Société historique du Golfe au Centre Socio-récréatif avec pour sujet le projet de revue conjointe, « projet accepté à l’unanimité. » (p. 9) À la même réunion, on forme des comités, dont un Comité de la revue, formé de 9 membres. (p.10-11) Deux procès-verbaux attestent que le Comité de la Revue d’histoire se réunit au moins deux fois, les 12 septembre et 16 octobre au Cégep. Désormais, l’item « Revue » sera toujours présent à l’ordre du jour des réunions de la Société historique du Golfe.
8. Dans le « Courrier du lecteur » du no 2, Louise Bellemare-Martin répond, au nom du Comité de la Revue, à Robert Rubenovitch de Harrington Harbour qui souhaiterait qu’on sorte sa région du « silence quasi éternel où elle est plongée », silence qui n’est « perturbé que par les vents et les chants des mouettes », en publiant des textes en anglais. Madame Bellemare reconnaît que les autres cultures, anglaise et montagnaise, sont en effet absentes. Elle est prête à leur offrir une place et fait alors appel à des collaborations compétentes. Elle affirme que la Revue est prête à publier des articles « dans la langue dans laquelle ils auront été écrits ». (2, 1984, p. 31) Dans les faits, aucun texte ne sera publié en anglais ou en montagnais. Pourtant, en 1991, la Société historique du Golfe rentre en contact avec la Quebec Lower North Shore and Labrador Heritage Society, grâce à Hector Blake. Les Terre-Neuviens viennent à Sept-Îles et les Septiliens vont à Labrador City. (14, 1991, p. 8)
9. Une étude plus critique de l’atteinte de ces derniers objectifs montrerait probablement qu’ils n’ont pu, pour diverses raisons, donner les résultats souhaités. Soulignons cependant qu’en 1999 la Revue propose « des articles provenant de différents centres d’interprétation de la Côte-Nord. » (Mot du comité de rédaction, 29, 1999, p. 2) Et que dans un numéro récent, les sociétés historiques de la Côte ont été sollicitées et ont pu alors se manifester (« Dossier sur nos sociétés d’histoire », 43/44, 2007, p. 40-63).
10. Par mesdames Micheline Bouchard et Edwige Beaudin (de 1984 à août 2005; mode de gestion des données : classement par ordre alphabétique).
11. Denis Beaulieu, Index analytique de LA REVUE D’HISTOIRE DE LA CÔTE-NORD / 1984-2008 / SHCN - Baie-Comeau / Sept-Îles, [Sherbrooke], pdg. Beaulieu, coll. « Mine d’or », [2008], 87 p. (pdg.beaulieu@videotron.ca)
12. Dans un prochain numéro de Littoral, nous envisageons un article soulignant les 25 années d’écriture de la Revue, mais mettant surtout en évidence sa contribution à l’étude de l’écriture nord-côtière. L’article fera la liste des auteurs étudiés et des œuvres commentées. On verra mieux ainsi l’apport de la Revue qui traçait déjà la voie à Littoral.
13. Sept-Îles, Éditions Porlier, 1984, 311 p. Fernande Porlier Forbes a été pendant plusieurs années présidente de la Société historique du Golfe.
14. Trois ouvrages que tout Nord-Côtier devrait avoir dans sa bibliothèque : La princesse de L’Ungava (2004), les Récits du Labrador (2007) et Lettres du père Crespel et son naufrage à Anticosti (2009), réédités par le Laboratoire Imaginaire du Nord de L’UQAM (www.imaginairedunord.uqam.ca). Il faut de plus en plus développer et apprivoiser le concept de « Bibliothèque nord-côtière ».
15. Avec la collaboration d’Andrée Raiche-Dussault, Québec, Institut québécois de la recherche sur la culture, « Document de recherche »
no 26, 1990, 340 p. Lancement au Cégep de Sept-Îles le jeudi soir du 24 janvier 1991.
16. Histoire de la Côte-Nord, Québec, Institut de recherche sur la culture et Presses de l’Université Laval, « Les Régions du Québec »,
no 9, 1996, 667 p. La Revue rendra compte à quelques reprises de l’évolution des travaux. (À titre d’exemple, La rédaction, 17, 1992, p. 4.)
17. Mais certains textes visent une connaissance «objective » de la région. À titre d’exemple, le Voyage de Louis-Aubert de Lachenaye dans la traite de Tadoussac (14 juin- 18 septembre 1731) dont rend compte Pierre Frenette. (35/36, 2003, p. 32-37)
18. Faut-il encore une fois souligner ici que les premiers textes du corpus québécois (de Cartier et Champlain notamment) parlent d’abord du Golfe, du fleuve, de la Côte-Nord et de la Côte Sud? Bien avant la création même de Québec en 1608! Cette antériorité indiscutable de certains écrits nord-côtiers est une des marques distinctives du corpus écrit nord-côtier.
19. Existe-t-il d’autres revues nord-côtières qui s’intéresseraient à d’autres dimensions? Probablement?
20. Mais en 2002 et 2003, la Société historique du Golfe publiera deux numéros de suite.
21. Voir « Index de la revue d’histoire de la Côte-Nord », à la fin du
no 20, p. I-IV (entre les p. 20 et 21). Index avec deux rubriques : des
« auteurs » et des « lieux ». Un premier outil pour travailler plus facilement avec la revue.
22. Les premiers numéros ont été tirés à 1500 exemplaires. Le tirage est maintenant de 1000 exemplaires.
23. Op. cit. Voir note 9.
24. Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1989, « Notre Histoire», p. 37. La Légende d’un peuple a été publiée en 1887. Elle est un peu l’épopée du peuple canadien-français dont elle évoque les grands moments de son histoire. Elle veut reprendre, dans le contexte d’ici et d’alors, l’œuvre célèbre de Victor Hugo, la Légendes des siècles (1857, 1877, 1883).
25. Dans le prochain Littoral no 4, de l’automne 2009, on pourra lire un article intitulé « Lire les Archives… comme des histoires ».
26. Être là dans 25 ans pour fêter ses 50 ans? Oui! On aimerait ça! (Pierre Rouxel a édité la Revue, à Sept-Îles, entre 1985 et 2002. Pendant 17 ans. Il a commencé avec Gaston Saint-Hilaire. Il a fini avec Steve Dubreuil, son ancien étudiant. 17 ans de travail parfois difficile, mais tellement enrichissant!